Texture, couleur, moelleux et apparence sont autant de choses qui nous font apprécier ou pas un intérieur de voiture. La combinaison d’une couleur et d’un intérieur, c’est un peu comme un accord met et vin. Le siège réside comme pièce maîtresse pour faire ressortir cette ambiance. Si l’on a déjà pu voir comment une armature de siège était constituée, il nous reste à découvrir comment le siège se part de ses plus beaux habits, ou de ses pires… Asseyez-vous confortablement, on vous l’explique ici!
L’expérience du siège
Le second gros périmètre du siège, après l’armature, est au final ce que le client voit et expérimente. Le confort et les matériaux. Ce qui va donner le confort au siège est essentiellement la mousse et les filets qui sont utilisés. Leur qualité, leur densité et leur forme vont venir apporter la forme définitive au siège ainsi que le confort. Ainsi les bolsters qui permettent le maintien latéral sur l’assise et le dossier sont formés avec les mousses. On pourrait me faire mentir avec certains sièges baquets donc l’armature permet déjà de venir créer ses maintiens, il est vrai. Mais souvent, les mousses prennent ce travail de maintien. Le seul inconvénient à cela est la dégradation dans le temps si l’on ne s’installe pas correctement dans la voiture. Les Recaro Sportster CS des Clio 3 RS ou les baquets des 206 RC en sont les parfaits exemples!

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Le matériau est défini par le constructeur et plus précisément les designers. Il faut que cela soit beau et pas cher, confortable et pas cher, et visuellement frappant mais pas cher. J’abuse un peu, mais en effet la réduction des palettes de coloris intérieurs depuis quelques années n’est pas anodine. On joue sur les matières et la microfibre (Alcantara étant une marque déposée) donne un aspect sportif, le cuir luxueux et le tissu fonctionnel. On peut d’ailleurs constater très bien cette façon de faire chez Renault avec les différentes gammes par exemple. On remarque aussi de jolis motifs et surpiqûres sur les sièges. Le plus marquant étant sûrement la fabrique en bracelet de montre Chanel chez DS. On retrouve aussi des surpiqures de différentes couleurs, ou des étiquettes en cuir. Tous ces défis industriels sont possible grâce à un véritable savoir-faire. La production se fait encore de manière semi-automatique ou à la main. Mais la personnalisation à un coût et ne va pas dans le sens des constructeurs généraliste qui cherche de la valeur ajoutée, et donc des économies d’échelle. On pourrait en revanche se délecter des belles productions Ferrari, Porsche, Aston Martin qui proposent entre autres des programmes de personnalisation exceptionnels(…ment cher) pour ne citer qu’eux.
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On peut aujourd’hui retrouver des cuirs végan d’origine végétale et des tissus en matériaux recyclés comme les filets de pêche ou de la fibre de lin. Leur qualité et leur aspect sont souvent impressionnants et singent parfaitement les matériaux auxquelles nous sommes accoutumés.
Une technologie qui ne s’arrête pas
Tous les équipements qui pourraient venir améliorer l’expérience de confort comme les sièges chauffants, ventilés, massant et à amplification de sensations musicales (on va y revenir) sont incorporer par l’équipementier qui s’occupe de ce second périmètre. Il va aussi avoir pour travail la sécurité active avec les airbags par exemple. Tous les nouveaux systèmes que l’on voit apparaître sur les sièges depuis une vingtaine d’années nécessitent des calculateurs. Un siège haut de gamme, aujourd’hui, peut avoir deux calculateurs par exemple. Le premier va ainsi contrôler les éléments de sécurité comme l’ajustement de la ceinture de sécurité comme on peut le voir chez BMW avec le petit coup de serrage au-delà de 15km/h, ou les airbags. Le second va se concentrer sur l’expérience de l’utilisateur avec le contrôle des commandes électriques, de confort et musicales désormais. En effet, il existe désormais des sièges avec des petits excitateurs (4 à 8) qui viennent s’accorder au rythme de votre musique pour recréer une ambiance vibratoire dans votre siège. Si l’utilité vous échappe, c’est normal mais l’expérience est assez bluffante. Pour la petite histoire et ceux qui aiment être assis bas, les sièges électriques vous apporteront toujours un peu moins de possibilité d’être assis bas qu’un siège manuel. Pour les habillages plastiques, il s’agit de simples accastillages pour masquer les parties d’armature et intégrer de jolis boutons pour les commandes électriques dans la plupart des cas. Oui chez Jaguar ou Mercedes, les commandes sont déportées ce qui complexifie le périmètre mais c’est un choix ergonomique de la part des constructeurs. Car il y a des ergonomes qui travaillent bien évidemment sur le siège pour faciliter la vie à bord, l’entrée et sortie du véhicule ou encore la préhension des commandes.

Pratique et juste à temps
La production du siège est effectuée en deux phases. La partie armature d’un côté, et la garniture de l’autre avec les éléments de garnitures. Pour cette deuxième phase, il est courant d’avoir la production sur le site du constructeur ou juste à côté pour effectuer une production en juste à temps. Dans ce cas-là, il n’est pas rare qu’il soit terminé quelques heures seulement avant son implantation dans la voiture.
Indispensable mais pas prioritaire
Le siège est un produit bien plus complexe qu’il n’y parait, avec une variété de solutions pour apporter une réponse sécuritaire, de confort et de qualité de vie à bord aux clients. Si nous passerons la spécificité des sièges ABTS (avec la ceinture intégrée) sur les avants comme dans l’Avantime et la VelSatis qui embarque une énorme poutre afin de garder l’intégrité et l’efficacité de la ceinture de sécurité mais pour le poids d’un âne mort, il est important de rappeler que le siège est l’endroit où vous passerez le plus de temps dans votre voiture. Son expérience peut vous faire aimer ou non une voiture, voir être une marque de fabrique. Le confort chez Volvo et Mercedes, la position de conduite parfaite chez Porsche ou BMW par exemple. Il a su évoluer avec son temps et les attentes des clients, mais son innovation est limitée depuis une dizaine d’année avec des efforts recentrés sur d’autres périmètres comme l’infodivertissement par exemple. Il n’en reste pas moins un élément de style aussi et caractéristiques à certains modèles, et il en faudra toujours au moins un dans une voiture !

