BMW est arrivé sur le marché des roadsters avec la gamme Z à la fin des années 80 avec le Z1, puis a décliné son offre avec le Z3 qui prendra la suite de manière plus conventionnelle face aux SLK et MX-5 pour ne citer qu’eux. Le Z4 arrivera ensuite en coupé et roadster dans sa génération E85, remplacé par le E89 en cabriolet à toit dur uniquement. En 2018, la troisième génération est présentée à Pebble Beach puis à Paris avant de finir sur les routes en mars de l’année suivante. Avec une épopée de près de 30 ans, on revient aujourd’hui avec le modèle de milieu de gamme de l’actuelle génération pour voir ce qu’il peut nous offrir.
Retour aux sources
Pour cette génération G29, BMW retourne aux basiques du roadster. Exit la capote en dur ou la variante coupé… Enfin presque, puisqu’il partage sa plateforme avec la Toyota Supra. Si beaucoup se sont récriés de ce travail conjoint, notamment pour la nippone, l’une n’aurait pu exister sans l’autre. A la manière d’Harry et Voldemort, sauf que là c’est deux fois plus de plaisir pour nous. Ce Z4 garde aussi ses configurations moteurs, avec des motorisations 4 cylindres en entrée et milieu de gamme et une version 6 cylindres en haut de gamme. Si cette génération fait l’impasse sur une version ///M, la M40i se dote tout de même de 340ch en Europe (374ch dans le reste du monde).
..

..
Si cette génération tranche un peu avec ces prédécesseures, elle garde les proportions qui ont fait son succès. Un long capot, un porte-à-faux arrière court et une certaine agressivité. Ici notre modèle est dans une très belle livrée assumée, bleu Misano. Les jantes 799M optionnelles en 19″ offrent un look parfait pour terminer cette finition haut de gamme M Sport. Les versions 20i et 30i se distinguent par un échappement en duplex rond, quand le M40i arbore des sorties trapézoïdales.
..

..
Pratique et plaisir
En prenant place à bord de ce Z4, on ne se perd pas si peu qu’on connaisse les modèles de la marque bavaroise. L’intérieur reprend l’architecture et l’ergonomie que l’on connaît sur cette génération de voitures en se rapprochant pas mal de ce qu’offre une Série 3/4 (G20/G22). Les sièges Advanced M Sport en cuir Vernasca ‘Elfenbenweiss’, ici à réglages manuels, vous accueillent avec un confort excellent et une position de conduite proche du sans-faute. Leurs multiples réglages vous octroient la liberté de choisir le réglage optimal pour y être le plus à l’aise possible. En revanche, on se sent un peu renfermé avec la capote fermée malgré une vaste planche de bord et une console centrale imposante.
..

..
Comme le soleil est présent autant décapoter ! L’opération s’effectue en moins de 10s et n’empiète pas sur le coffre. Tiens, d’ailleurs le coffre n’est jamais le point fort des cabriolets. Le Z4 me fait mentir avec une soute de 281L, soit 50% de plus que sur la génération E89 qu’il remplace! C’est la capacité d’une petite citadine tout de même et largement suffisant pour partir en week-end.
..

..
Derrière le volant, on retrouve le combiné d’instrumentation BMW lié à l’IDrive 7.0. Ce n’est pas le plus lisible, ni le plus fourni et il vous demandera un peu de temps d’adaptation pour en comprendre tous les aspects. En revanche, l’écran de 10,25 pouces avec la molette est excellent en ergonomie. On retrouve aussi une climatisation bi-zone avec des commandes physiques. On se demande bien ce qui peut se passer dans la tête des ingénieurs pour faire du tout digital aujourd’hui… bref! Vous retrouverez aussi 3 port USB (type B et C), un chargeur à induction (en option) ainsi que l’Apple CarPlay et Android Auto sans fil. Cela marche très bien si votre téléphone est assez récent et aucun bug ou latence n’ont été à déplorer.
Pour les audiophiles d’entre vous, le système audio Harmann & Kardon est un vrai must have chez BMW et dans ce Z4. Il offre une qualité audio excellente et couvre admirablement bien les légers bruits d’air sur autoroute lorsque la capote est fermée. Même décapsulé, le H&K continue de vous offrir une qualité et puissance d’écoute sans devoir pousser les watts à fond. La qualité de fabrication de ce Z4 est proche de l’irréprochable, l’usine de Magna Steir en Autriche qui le produit peut se féliciter devant sa copie.
Moins c’est mieux?
Bon maintenant qu’on a fait le tour du propriétaire, on va peut-être prendre la route. On appuie sur le bouton de la console centrale pour réveiller le B48, un 4 cylindres maison de 2.0L qu’on retrouve aussi chez Mini. Le démarrage à froid donne le sourire, pour un 4 pattes, mais la fête s’arrête aussitôt la procédure du starter automatique fini… Dommage, on ne remerciera pas les normes pour ça, surtout quand on connaît le potentiel de ce moteur en sonorité notamment sur les Mini JCW!
On commence le trajet en mode confort et de suite, on remarque deux choses. La boite automatique fournie par ZF est très douce et rapide, mais il y a aussi un fake noise dans l’habitacle de la voiture. Passons sur ce détail, pour se concentrer sur l’amortissement qui est de bonne qualité. La voiture est bien suspendue est absorbe bien les déformations de la route sans jamais être cassante. On ne peut pas en dire autant de la M40i qui se révèle sèche et cassante avec un typage plus sportif et surtout un quintal en plus qui traîne sur le train avant. C’est d’ailleurs ce qui m’intrigue le plus! Est-ce que le « light is right » va se vérifier sur ce Z4?
..

.
Pour cela direction la D34A et la D430 à côté de la Bresse dans les Vosges. Sur cette première portion de route très bosselée, le Z4 absorbe bien mieux grâce à une plus grande souplesse de suspension que ce que le Z4 M40i avait pu nous offrir dans le Limousin il y a un an. L’un est plus sportif que l’autre oui, mais la suspension plus évoluée du M40i aurait pu palier cela.
En revanche pour ce qui est de faire passer la puissance au sol, le Z4 en 30i comme en M40i galère. Avec un porte-à-faux arrière très court et beaucoup de couple, les trépidations de la suspension font avoir une crise d’épilepsie au contrôle de traction. Dans ce genre de condition, le Z4 est moins efficace qu’une petite GTI. La suspension dribble et la voiture demande un peu d’engagement pour la tenir si toutefois vous vous libérez des béquilles électroniques qui font très bien leur travail au demeurant.
A la première épingle, le roadster bavarois plonge un peu et prend un peu de roulis. Mais son train avant est très précis et la voiture offre une belle agilité. Le différentiel électronique permet d’enrouler les virages avec un niveau d’adhérence excellent. Sur une route lisse ou peu déformée, le Z4 se révèle être très efficace et distille de belles sensations.
..

.
Le bouilleur sous le capot offre 258ch et 400Nm de couple. Déjà, il est plein comme un œuf et ensuite, il offre des performances impressionnantes. Oui, il n’a pas la sonorité du B58, son grand frère doté de deux gamelles supplémentaires, mais qui est aussi étouffé à cause des normes. Ensuite, il est évidemment en retrait en performances pures, mais étonnamment agréable à l’utilisation. Est-ce qu’on regrette le L6? Pas tant. Déjà parce que les performances sont largement suffisantes pour un usage dynamique et ensuite parce qu’à rythme soutenu, l’échappement offre une sonorité intéressante agrémentée de petits borborygmes aux lâchers de gaz et au passage de vitesse.
Ensuite, dans les enchaînements serrés et les changements d’appuis rapides, le 30i se révèle plus fun, plus agile et agréable que le M40i. Ce dernier paie cher son poids supplémentaire sur le train avant qui se ressent dans ce genre de conditions même avec une gamme de pneus de différence (M40i en PS4S et 30i en PS4). En revanche, l’un comme l’autre mériterait, malgré un bon ressenti lors du freinage, d’une meilleure endurance. On sent que de ce côté là, il reste des gains possibles.
Le sweet spot
Dans l’ensemble, ce Z4 30i coche toutes les cases. Il est plus confortable et agile que son grand frère, plus performant que le 20i mais… oui il y a un mais. Il manque une troisième pédale. Le 20i la propose tout comme le M40i dans sa version Handschalter depuis peu (mais pas en France je sais…), mais c’est mon côté puriste qui parle.
..

.
La voiture se révèle très raisonnable en consommation avec un 8L/100km en ville, un 6.5L/100km sur autoroute et 6.1L sur route.
Je ne m’attendais pas à hésiter, si j’en avais la possibilité, entre un 6 cylindres et un 4 cylindres sur le même modèle. Mais ici, le Z4 30i prouve qu’avec un poids plus contenu et une meilleure répartition des masses, il arrive à apporter une très belle expérience de conduite grâce à une agilité très appréciée et un train avant plus efficace que son homologue en 3.0L. De plus le 2.0L est agréable sur tous les usages, bien que le ouaté du L6 est irremplaçable. A choisir, le dernier M40i en boite mécanique pourrait se révéler parfait mais ce 30i ne vous décevra pas et reste un excellent choix.
Fiche Technique & Performances
.
Moteur : 4 en ligne, Turbo, 16 S
Cylindrée : 1998 cm3
Puissance maxi : 258ch de 5000 à 6500 tr/min
Couple maxi : 400Nm de 1550 à 4400 tr/min
Transmission : Roues AR, 8 rapports auto
Antipatinage/autobloquant : de série, électronique
Poids annoncé : 1430kg
Rapport poids/puissance : 6,2kg/ch
L – l – h : 4324 – 1864 – 1303mm
Empattement : 2470mm
Pneus AV & AR : 255/35 & 275/35 ZR19
Réservoir : 52L
Prix de base : 62 550€
Prix du modèle essayé : 68 885€
V.max : 250 km/h
0 à 100 km/h : 5″4
Crédit photo : Guillaume Dagaut
Merci à Daniel pour le prêt de son Z4 30i lors de l’Ascension Tour 2024 organisé par le LBA Social Club

